Loin des douceurs de l’American way of life, des éphèbes bodybuildés et des rivalités entre minorités, la musique d’Electric Guest refuse de penser son propre passé pour savourer les loisirs du présent. En véritable architectes modernistes, le duo de Los Angeles bâtie un pont où se télescopent des sonorités R&B, rock, funk fortement connectées à une pop post-moderne.

Sans être dupes, Electric Guest sont bien dans leur temps, c’est-à-dire qu’ils sont bien dans leur peau, ou du moins qu’ils tentent de l’être. Sur leur nouvel e.p This Head I Hold, et en attendant leur premier album Mondo (prévu pour mars), le duo dérangé et cool dépoussière les traditions. Ce n’est pas leur différent qui les a réunis mais l’idée de construire un sujet contemporain, de jouer avec les frontières, entre gigantisme et précision, de démontrer qu’il est possible de produire des choses étranges et pleines d’idées sans pour autant intellectualiser la démarche.

Imprégnés par la Californie et son éternel été, Asa Taccone (chant) et Matthew Campton (batterie), recherche la chaleur. L’hiver peut aller se faire voir, This Head I Hold est aussi agréable et revivifiant qu’un verre de tequila dégusté sous le soleil des plages de Los Angeles. Attention : leur joie est contagieuse.

Electric Guest – This Head I Gold