Il y a parfois des échanges qui se révèlent être d’une véritable richesse et qui prouvent que le monde regorge réellement de perles insoupçonnées. C’est ainsi qu’à la terrasse d’une brasserie montmartroise, après une journée harassante, j’apprends, entre autres, l’existence de Fortune. Mais ce soir là, c’est précisément CE GROUPE qui reste ancré dans une case de mon cerveau. Bien sûr, comme vous tous, quand je discute musique avec mes semblables, je suis la première à dire « oui oui, j’écouterai, promis … ! » et puis les heures passent, les verres se vident, la nuit tombe. Le lendemain une nouvelle journée commence et j’ai déjà oublié le nom de ces groupes auxquels j’avais promis de jeter une oreille. Et là, face à mon ordinateur , je choisis d’écouter pour la énième fois un des 20 ou 30 albums que j’ai en stock.

Mais cette fois, le déroulement de l’histoire fut tout autre. l est vrai que lorsque la recommandation musicale provient d’une personne qui semble avoir bon goût et s’y connaître, c’est un argument non négligeable en faveur de ma mémorisation. Et puis, je dois l’avouer, à la vue de la pochette de l’album, j’ai de suite été marquée par le graphisme. C’était trop tard : le caractère simultané d’un signal auditif et d’un choc visuel a donner lieu à une impression indélébile dans mon cerveau. Sur la jaquette, un mot : « Fortune », le nom du groupe. Minimaliste est pourtant si efficace. La typo, noire sur fond blanc, marque mon esprit. Et dès le lendemain, première heure, je me connecte à Deezer dans le secret espoir d’apprécier cette découverte.

Après avoir retrouvé ce fameux visuel et écouté brièvement les 7 titres qui composent ce qui se révèle être un EP, j’ai directement envie d’en entendre un peu plus. Je découvre que l’album de Fortune est sorti cette année, il y a à peine 6 mois, et qu’il porte un titre parfait pour l’été : « Staring at the ice melt » (arrêtons de penser « réchauffement climatique », apprécions plutôt cette expression pour son image sensuelle et langoureuse). A nouveau, la jaquette me séduit et m’invite à me concentrer sur le son qui sort des mes écouteurs.

Certes, ce n’est pas le meilleur matériel pour écouter de la musique avec discernement, mais cela me suffit à savoir si le groupe est mauvais ou si ça vaut le coup de s’y intéresser. Et là, vlan !!! Morceau après morceau, je suis intriguée, je tends l’oreille, j’adhère. Un beat incontestablement électro, doublé d’accords et rifs furieusement rock, c’est exactement l’alchimie que j’apprécie. La fusion est parfaite et me rappelle Pony Pony Run Run, en un peu moins énervé et un peu plus underground peut-être. Vous pourrez apprécier le mélange des deux sur un remix de « Hey You » par Fortune :

http://www.youtube.com/watch?v=NRvJXfoEnMA

A côté de cela, les airs quelques peu lanscinants et groovy, ainsi que  la voix légèrement éraillée du chanteur, me font immédiatement penser au groupe rock The Virgins, la touche électro en plus.

Mes coups de cœur pour cet album : « At night » & « Since you’re gone »

Ravie d’apprendre que le groupe est français (un cocorico est toujours appréciable !), je découvre par la même occasion qu’ils étaient sur la scène du très célèbre « Calvi on the Rock » pas plus tard qu’hier !

Alors si vous aussi, vous avez loupé cette date pour voir Fortune en live, rendez-vous aux festival des vieilles charrues le 17 juillet. Le rattrapage a lieu en septembre, à Roubaix, dans un endroit au nom énigmatique : La cave aux poètes.

Et cadeau ! Pour ceux qui auront apprécier le remix du tube de Pony Pony Run Run, Fortune vous permet de télécharger légalement sa collection de remix, en renseignant simplement votre email. Ca se passe ici : http://www.f-o-r-t-u-n-e.com/remixcollection/index.php