Certains sujets s’imposent d’eux-mêmes au moment où on s’y attend le moins. Il y a quelques semaines, vous présenter Jonathan Wilson aurait semblé difficile tant cet homme des bois semble débarquer comme un rayon de soleil au milieu de la forêt. L’heure est donc au rattrapage.

D’un point de vue personnel, ce qui est frappant avec le gaillard c’est qu’en écoutant Gentle Spirit rien à l’horizon ne nous permet de nous situer sur une carte. Jonathan Wilson semble s’être échappé d’une photographie à l’esthétique vintage dans laquelle on apercevrait, à travers les reflets des visages de Crosby Stills & Nash, les premiers traits de couleur des Fleet Foxes. Autrement dit, un décor qui se calque idéalement à l’automne mais qui pourrait se situer en octobre 1963 comme en octobre 2011.  Coup de bol, c’est au cour de ces dernières semaines que mes oreilles ont commencé à frétiller au son d’une folk belle comme son écume. A moins que ces fameuses oreilles aient fini par rendre l’âme à force d’être exposées à un perpétuel marasme radiophonique, je pense pouvoir affirmer que sur Gentle Spirit il n’y a pas de tubes, Jonathan Wilson n’hésitant pas à pousser l’intelligence d’un son sur plus de dix minutes. Un espace spatio-temporel dans lequel j’ai senti, je le jure, la terre se dérober sous mes pieds.

Ah oui, pour informations Jonathan Wilson vient des hauteurs de Laurel Canyon en Californie et sa folk est aussi pur que le fleuve qui coule entre ces contrées. Véridique !

Maxime Delcourt