Leur dernier single « Now U Realize » est sorti il y a peu, mais il fait déjà des ravages. Présents au festival Les Nuits Secrètes début août, en attendant des dates au Japon et en Australie, les quatre membre de Club Cheval défient une par une les règles de la formation électro. Il était donc indispensable de les interroger sur les circonstances  de cette évolution aussi rapide que réjouissante.

Comment a débuté Club Cheval ?

Panteros666 : Club Cheval a vraiment commencé au moment où on s’est retrouvé à quatre. On avait tous envie de faire de la musique techno/club pour pouvoir faire danser les gens.

Canblaster : Notre force, c’est qu’on avait tous un background différent. Myd est ingénieur du son, Victor (aka Panteros666) avait un groupe de prog-rock,  moi je faisais un peu de musiques pour les jeux vidéos et Sam faisait des mixtapes de rap.

Panteros666 : En fait, on s’est fait une mini dream-team (rires).

Myd : Ensuite, on s’est dit qu’on allait donner un nom à ce truc là et ce nom c’est Club Cheval. C’était le nom de notre bande de potes plus qu’autre chose.

Qui a choisi le nom du groupe ?

Myd : Avec Cédric (aka Canblaster) on a choisit Cheval en bouffant à deux sans vraiment savoir pourquoi. Mais comme on trouvait que c’était trop large, on s’est recentré sur l’idée du club des quatre.

Canblaster : L’idée c’était juste d’avoir un nom qui refléterait notre bande de potes

Avez-vous très vite senti que la musique pouvait devenir votre principale activité ?

Myd : Avec nos anciens groupes, on y avait déjà pensé. On voyait bien qu’il y avait quelque chose qui se passait. C’était déjà allé assez loin en termes de business et de rencontres donc, oui, on voyait déjà la petite lumière du fond qui te pousse à continuer.  On s’est tout de même dit qu’on continuerait nos études jusqu’au bout.

Club Cheval – Now U Realize by BromanceRecords

Etes-vous surpris par le buzz autour de vous ?

Panteros666 : Surpris, oui, mais c’est progressif.  Quand on a commencé à Lille, les gens kiffaient déjà ce qu’on faisait. Du coup, on s’est dit : « c’est bon, on a déjà joué dans les clubs qu’on voulait, allons à Paris. » Puis, une fois là-bas, on a eu une résidence au Social Club. Maintenant, on vient de jouer à Dour. Tout ne s’est pas fait en une fois. C’est aussi parce que derrière on taffe vachement pour y arriver.

Canblaster : En fait, dès qu’on a une idée, on se dit que ça serait trop bien de la faire. Ensuite, on bosse sans arrêt jusqu’au moment où on arrive à la concrétiser.

C’est parce Lille est trop petit que vous squattez désormais les clubs parisiens ?

Myd : Non, c’est juste que petit à petit on est tous parti de Lille pour nos études.  Canblaster est arrivé en dernier là-bas, au moment où ça s’est un peu imposé que Club Cheval tourne sur Paris.

Panteros666 : Tout de suite, on a rencontré pleins de DJ, Teki Latex par exemple, qui nous disaient qu’ils aimaient beaucoup nos tracks et qu’ils les jouaient tout le temps dans leur set.  C’est comme ça que Teki a sorti nos morceaux sur Sound Pellegrino.. Par la suite, on a rencontré Brodinski avec qui on bosse beaucoup à présent et tous les Bobmo, Para One et Surkin qui nous ont beaucoup aidé.

Canblaster : La musique, ça n’est pas simplement « je fais de la musique et c’est cool parce que ça marche ». Ca passe aussi par des personnes avec qui on a l’occasion de bosser. Il y a quelque chose de plus derrière le simple fait de jouer des notes de musique.

Myd : Ce qui est marrant avec Club Cheval, c’est que lorsque tout a commencé à s’accélérer, c’était juste un projet en développement. C’est pas comme si on était arrivé avec un truc bien finalisé, qu’on l’avait proposé aux gens et qu’ils n’avaient plus qu’à le juger.  Notre chance, ce sont tous ces gens qui nous suivent depuis le début, qui étaient là au Supermarket de Lille et qui sont encore là aujourd’hui aux Nuits Secrètes.

Panteros666 : Parfois, c’est bizarre, parce qu’on nous présente souvent comme la scène de Paris. Mais, au fond, c’est mieux pour l’étranger. Là on joue au Japon, aux USA et en Australie et eux ils identifient le lieu. C’est beaucoup plus simple que de mettre Lille, parce qu’en Australie ça ne signifie rien (rires). C’est une cause perdue (rires).

Au sein de nombreux groupes, il y a parfois une guerre d’égo, le fait que seul Canblaster possède sa page wikipedia ne risque pas de vous entrainer dans une telle bataille ?

Canblaster : On a une technique avec Club Cheval, comme on bosse souvent à deux ou à trois, ceux qui ne sont pas là se font descendre. Donc, chacun son tour, on se fait allumer (rires). Au final, tout se passe bien (rires).

Myd : En plus, on s’est toujours beaucoup aidé les uns les autres pour éviter tous ces problèmes d’égo.

Panteros666 : On s’est aussi réparti les taches assez rapidement. Ce qui fait qu’on a chacun un domaine de compétences clés. Par exemple, Canblaster sera le meilleur pour trouver des enchainements d’accords et des mélodies ; Myd a la meilleure oreille pour mixer les tracks ; Sam c’est le meilleur en djing et moi je suis une base pour le futur (rires).

Canblaster : C’est ça qui est bien aussi, ça ne se limite pas uniquement à la musique. C’est aussi un groupe de potes où un tel est meilleur dans ceci et l’autre est meilleur dans cela. Ca peut aller du simple fait de conduire une voiture aux arrangements d’un morceau (rires).

« Now U Realize », votre dernier single, se démarque des précédentes productions, quelles étaient vos ambitions en l’enregistrant ?

Canblaster : Le but quand on s’est mis à quatre c’était de faire quelque chose de plus gros que lorsqu’on est en solo. Sinon ça ne sert à rien de se mettre à quatre. Ce qui nous intéressait avec cette track, c’était de mélanger les vieux groupes rave comme Prodigy avec des choses un peu plus mainstream comme Three 6 Mafia. Bref, faire de l’ancien et du nouveau sans pour autant que ce soit choquant.

Myd : D’une certaine manière, c’est normal que ça se démarque puisque l’intérêt du groupe, par rapport au projet solo, c’est de mélanger toutes nos personnalités pour qu’au final ça ne fasse qu’un. On n’est pas la pour faire un morceau qui ne ferait qu’additionner chacun de nos styles. Ca ne servirait à rien. Dans ce cas, on fait une carrière solo. Là, le but c’est d’avoir nos quatre styles mélangés.

Panteros666 : Au-delà de ça, c’est une track qui a charisme beaucoup plus pop que ce qu’on peut faire en solo. Par exemple, Justice et Kavinsky la joue dans tous leur set alors que nos trucs en solo sont plus pointus, plus difficile. Là, c’est un morceau qui envoie plus dans ta face, quelque chose de très puissant.

Canblaster : C’est vrai que ce n’est pas forcément une track de club contrairement à nos tracks en solo. Nos projets en solo n’ont pas la même démarche que ceux qu’on peut faire pour Brodinski. D’ailleurs, parmi toutes les chansons qu’on lui a présenté, parce qu’on bosse aussi sur notre album, c’est lui qui a tout de suite dit « c’est celle-là que je veux ! Il faut qu’on la sorte ».

Qu’est-ce qui vous intéressait dans le fait de travailler avec Bromance ?

Panteros666 : Le truc c’est que Bromance c’est le label de Brodinski et de Manu Barron notre manager. Du coup, ce sont des gens avec qui on travaille tous les jours. Autour d’eux, on s’est créé une famille où on retrouve Gesafflestein également. On va tourner tous ensemble et c’est super bien. C’est super pratique de sortir des choses chez eux parce que ça va vite et on gère tout de A à Z.

Canblaster ; Je pense qu’on retrouve la même vibe qu’il y a quatre-cinq ans au moment où il y avait Ed Banger et Institubes. A l’époque, il y avait un son parisien et même s’il était diversifié, on l’identifié facilement. Aujourd’hui c’est pareil.

Myd et Canblaster, vous venez de sortir un remix de « Everybody’s Gotta Learn Sometimes » de Korgis, comment est né cette idée ?

Myd : En fait, j’avais du temps, et j’avais envie de sortir mes démos. J’ai donc décidé d’en faire une mixtape. Pour moi, sortir ce genre de chose, c’est aussi montrer les dernières tendances. Le but était donc de mettre en avant le carnet de brouillon de mon travail des six derniers mois. Cette track, pour moi, entrait dans l’une des thématiques de l’e.p qui est basée sur les voix.

◇ Club Cheval x Tsugi – Federation ◇ by Club Cheval

A quoi doit-on s’attendre en termes de sorties dans les mois à venir ? Individuellement et collectivement ?

Panteros666 : Notre prochain single devrait sortir à la rentrée, d’ici novembre. On va tourner beaucoup aussi, au Japon et en Australie en novembre. Et toute une nouvelle flopée d’e.p solo devrait sortir à la rentrée.

Canblaster : Panteros666 a quelque chose de prêt pour Marble. C’était le dernier membre de Club Cheval à n’avoir rien sorti chez eux (rires). Quant à moi, j’ai une track de r’n’b avec Riton qui devrait sortir sur Marble aussi.

Justement Marble , c’est aussi un label qui doit parfaitement vous convenir sur le rythme des sorties ?

Myd : Oui, surtout que c’est des potes. C’est exactement, ce que je disais sur Brodi et Manu tout à l’heure. C’est des mecs que l’on peut aller voir n’importe quand pour avoir des conseils ou pour faire écouter un nouveau morceau. C’est d’une simplicité de travail impressionnante.

Vous avez un rêve en particulier pour cet album, un featuring ?

Myd : Non, s’il y a des featurings ce sera avec des producteurs qui seront capables de faire des choses qu’on ne peut pas faire nous-même. On est déjà en featuring à quatre donc le but c’est de faire notre truc à nous.

Club Cheval – Exclusive Mix for Rob Da Bank (BBC RADIO ONE) by Club Cheval