Ground Zero se déroule du 23 octobre au 12 novembre à Lille. Pleaz a décidé couvrir quatre soirées de ce festival célébrant la nouvelle génération des musiques actuelles. Premier épisode : Odezenne à la Péniche.

 

Le temps est idéal : il fait bon et (presque) beau. C’est donc dans des conditions presque idylliques que je débarque à la Péniche, salle de concert qui, comme son l’indique, se situe dans une péniche. Il est 20h, la foule s’amasse peu à peu. Histoire d’avoir de bonnes places, je décide de m’éloigner de ces gens de plus en plus alcoolisés pour rejoindre le devant de la scène, même si eux doivent certainement me prendre pour un ermite, un espèce d’agoraphobe venu assister à un concert de rap.

Car oui, c’est bien d’un concert de rap qu’il s’agit. Je sais, c’est plutôt rare sur Pleaz. Mais Odezenne, c’est bien plus que ça : c’est un mélange de mélodies pop et de verbes racés, de beats électroniques et de rimes égotrips, de rythmes massifs à la Daedelus et de punchlines cinglantes. Odezenne, c’est la preuve que la réalité, aussi triste soit-elle, ne peut empêcher quiconque de raconter de bonnes histoires. Sur leur deux albums, la formule s’avérait déjà électrisante, je n’ose vous dire le plaisir que cela engendre en live. De « Tu Pu Du Cu » à « Saxophone » en passant par « Le Plus Beau Cul Du Monde » et « Chewing-gum », les titres s’enchainent et ne laissent aucune chance à nos tristes mollets. Que le bateau prenne l’eau et finisse par couler, les deux gus d’Odezenne s’en contre fichent comme de leur première bière. Tout ce qui compte, c’est faire tanguer la Péniche. Et, croyez-le ou non, mais depuis hier soir, je suis repassé devant les lieux de cette dinguerie, les ondes y résonnaient encore.