Revolver | Still | album : Let Go (sortie le 12 mars chez EMI)

En fermant les yeux on se perd dès les premières notes dans un slow naïf et lancinant à l’allure d’un vinyle passé sur un vieux jukebox. On les réouvre doucement pour savourer le clip constitué de scènes extraites du film Sixteen Candles (1984) réalisé par l’icône incontestée du teen movie : John Hughes. Notre esprit est bercé par la douceur et la tendre mélancolie émanant de cette voix de crooner avéré ou de ces délicats accords à la guitare. Notre regard se pose sur cet amour adolescent, dissymétrique et tortueux qui épouse à la perfection l’univers pop mélodieux de Still. Face à tant de poésie, de délicatesse et de légèreté on attend avec impatience la sortie du 2ème album du trio français prévu pour le 12 mars prochain.

Isaac Delusion | Midnight Sun | EP: Midnight Sun (Cracki Records)

Seconde sortie du label français qui monte, Cracki Records, le duo français Isaac Delusion est encore inconnu du grand public, mais cela ne devrait pas durer. Des mélodies pop évidentes, une touche de mélancolie ensoleillée dans chacune de leurs compositions. Les deux garçons qui restent pour le moment assez discrets sur leur parcours  savent y faire pour arpenter nos oreilles et s’y installer profondément. Isaac Delusion viennent de sortir, avec à l’intérieur quatre titres chauds et accessibles annonciateurs d’un album à venir courant 2012, on l’espère.

Tristesse Contemporaine | I didn’t know | album : Tristesse Contemporaine (sortie en mars chez Dirty/Pschent)

Trio improbable produit par l’excellent Pilooski, Tristesse contemporaine est un groupe délectablement décalé. La sortie récente de leur Ep a eu l’effet d’une bombe dans le microcosme parisien. I didn’t know résonne comme un hymne de Joy Division écouté en pleine descente. Minimalisme à l’esthétisme choyé, le track mêle une voix sombre et nonchalante aux nappes lourdes de synthés new wave, portés par une basse ronde et entêtante. Le clip aux effets de miroir reflète le morceau à l’ombrage prêt : sombre, saccadé, où l’esthétisme déroutant des clairs obscurs nous fait ressentir l’angoisse, la folie et la stupeur d’une rencontre.

Sarh | The Last Feeling | album à venir

Fruit de l’alliance improbable (quoique) entre DJ Pone, illustre membre des Birdy Nam Nam et José Reis, chanteur-guitariste de Stuck In The Sound, vous connaissez peut-être déjà sans le savoir leur unique titre disponible à ce jour. En effet, si vous êtes récemment allés au cinéma voir le film Des vents contraires de Jalil Lespert, sachez que DJ Pone en a écrit la bande originale. Le français en a donc profité pour placer le titre qu’il a co-écrit avec José dans le générique du film. La musique de Sarh se veut grave, sombre et il très déconcertante lorsque l’on connait les productions des deux membres avec leurs groupes respectifs. L’album de Sarh serait d’ailleurs déjà bouclé et prêt à diffusion, en attendant vous pouvez télécharger The Last Feeling gratuitement ci-dessous.

Burial | Loner | EP : Kindred (Hyperdub)

Pionnier du mouvement dubstep et artiste mystérieux tant dans sa musique qu’en dehors, l’anglais William Bevan plus connu sous le nom de Burial nous revient avec un EP trois titres annonciateur d’un nouvel album. Le producteur propose de très longues plages et garde l’esprit de ses précédentes productions. Mais c’est surtout le titre Loner qui se démarque des trois titres. L’intro ultra dépressive portée par des nappes caverneuses et un rythme obsédant plonge rapidement l’auditeur en apnée dans une bulle et une ambiance post-apocalyptico-futuriste. Quasiment aucune zone de lumière n’est percevable sur ce titre, pas étonnant venant de Burial me direz-vous, c’est tout lui.

John Talabot feat Pional | Destiny | album: ƒin (Permanent Vacation)

Le mois de février marque le retour de John Talabot, Dj et producteur Barcelonais, cette fois-ci non plus à grands coups de remixes et de maxis mais avec la sortie de son premier album acclamé par les chroniques indés de Pitchfork et du Gardian. Mêlant vocal pop, plages de synthés amples, sonorités dubstep, beats disco-house, John Talabot y expose tout son art en matière de sons urbains. Destiny, track sur lequel l’alliance avec Pional rend compte de l’intelligence et du savoir faire de l’auteur, apparait comme un titre savamment fabriqué pour les clubs. Mélodie inlassable, beats organiques, nappes de synthés pailletées, kick hypnotique. Ce morceau, à l’image de l’album, est à lui seul un exercice de style transgenres fichtrement maîtrisé et insufflant, même en plein hiver, la moiteur d’une nuit d’été barcelonaise.

Destiny feat. Pional by John Talabot

Bullion | Say Arr Ee | EP: Say Are Ee (R&S)

Véritable révélation en 2010 lorsqu’il publiait un album risqué mais réussi de relecture des Beach Boys à la manière d’un J Dilla (son idole), et, dans la foulée, le single euphorisant Get Familiar, Bullion revient en 2012 avec un nouveau maxi dont le premier single au titre improbable en Face A: Say Arr Ee. La musique de Bullion se situe à la frontière glissante entre le hip-hop instrumental et l’electronica décomplexée est mais reste malgré tout ludique. Ici, on retrouve l’anglais encore plus fougueux que jamais mélangeant voix, synthés, nappes cosmiques dans une ambiance où tout est permis, comme cette improvisation vertigineuse au saxophone (que l’on peut imaginer sous substances) à la manière de M83 ou The Rapture.

Krazy Baldhead | Surabaya Girl (Tropics Remix) | EP : Surabaya Girl (Ed Banger)

Alors que son album sortira le 12 mars prochain, Krazy Baldhead dévoile le premier single de son album à venir. Il faut dire que depuis The B-Suite en 2009, on avait perdu la trace du producteur français. Si le single est appréciable mais loin d’être transcendant, c’est surtout le remix de Tropics, alias Chris Ward qui retiendra notre attention. La ligne de basse et le groove (on pense à Washed Out et Toro Y Moi) présents dans cette relecture nous envoient immédiatement sur une plage de sable fin à siroter des cocktails dans une totale insouciance.

Article rédigé par Julie B. et Francis V.