Y’a des soirs comme ça où la terre penche, où les paradis perdus se joignent aux êtres déchirés. Ces soirs-là, profondément ancrés dans la solitude, possèdent à présent leur égérie : Mirel Wagner, jeune femme discrète qui a plus ou moins refusée que la vie soit une fête.

Epopée intimiste, entre roman morbide et esthétique fantomatique, la musique de cette  finlandaise d’origine éthiopienne est à peine humaine. Héritière indirecte de Leonard Cohen, elle ouvre plus de parenthèses qu’elle ne clôt de chapitres, à tel point qu’on ne peut faire que partiellement le tour de ses maux. Car, Mirel, en racontant la vérité même, poussée jusque dans ses extrêmes conséquences, a bien compris que l’expression des choses personnelles était la forme d’éloquence la plus universelle.

Pour le coup, on est loin du folk en chemise de bucheron, exploré de long en large depuis deux ans. Sur des titres comme No Death ou Despair, on se rapproche même des ombres, des bois hantés, par les effets d’un chant mystique qui offree une voix au chagrin. Nous sommes aux portes d’un hypothétique lendemain.

Mirel Wagner – No Death