Il y a près d’un an déjà, nous avions eu l’agréable surprise de découvrir quelques trésors de la cave du distributeur Cdiscount, le leader de vente de vins en e-Commerce. La rencontre avec les producteurs, lors de la soirée Vinconnu, fut un très bon souvenir pour nous ; alors, lorsque nous avons été conviés pour la rentrée à découvrir de nouveaux flacons, c’est avec un brin d’excitation que nous avons attendu la date fatidique !
Cette fois-ci, pas de cachoterie ni d’homme masqué. Le thème de la soirée était annoncé et fortement alléchant : « Cartes sur Table », des Chefs se frotteront à l’exercice difficile de l’accord Mets & Vins !

Rendez-vous dans le Jardin des Bauches, en plein cœur du XVIème arrondissement de Paris.  Comment dire… un Havre de paix est loin d’être exagéré ! Cette demeure qui propose d’accueillir diverses réceptions privatives est véritablement coupée du monde. On entre dans cet espace comme on entre dans un jardin botanique : fleurs, plantes, arbustes et grands arbres font que nous nous évadons pour une très paisible soirée. Et cela tombe bien car le voyage est prévu dans de nombreux terroirs !

C’est avec plaisir que nous retrouvons Max Rey, responsable du pôle Vins, Champagnes et Epicerie Fine de Cdiscount, dont on apprécie le partage d’expériences autour du monde viticole ! Il fut secondé par le sommelier Vincent Utard, que vous pourrez retrouver à la Cave à Vincent.

La soirée démarre en douceur, par un apéritif « Corporate » puisque ce sont des productions gérées par la marque que nous découvrons :

– Piou Piou des Vignes 2011 : en appellation Côtes de Gascogne, les Piou-Piou sont un clin d’œil astucieux aux célèbres Premières Grives de Tariquet, situées dans la même zone géographique.
Il existe un Sec (cépages Colombard, Sauvignon / Ugni blanc) avec une bonne acidité, des agrumes bien prononcés – qui nous fut servi accompagné d’oursin au pamplemousse et écume de la mer pour une belle harmonie, mais encore faut-il apprécier la forte présence de l’oursin !
Mais aussi un Doux, un mono-cépage Gros Manseng vendangé tardivement ; c’est un vin gourmand équilibré entre le fruit un brin exotique et une certaine acidité. Une douceur venue contrecarrer l’amertume d’un Gaspacho d’asperge verte, nuage de jambon ibérique et ses chips émiettées !

– Plaisir Simple 2011 (cépages Cinsault, Grenache et Mourvèdre) : appellation Côtes de Provence, qui porte plutôt bien son nom – sans fioritures, frais et relativement fruité – accompagnant bien une tortilla revisitée (œufs brouillés enroulés d’une fine pomme de terre frite et recouverts par un crouton frotté à l’ail).

Après cette introduction forte plaisante, profitant des derniers rayons de soleil dans le jardin verdoyant, il était temps de rentrer se réchauffer et ainsi passer aux choses sérieuses ! Les dix convives dont nous avions la chance de faire partie pouvaient s’installer à la table joliment dressée, soignée avec les noms de chacun.

Homard breton à l’émulsion de bourrache et son mini-potager

Quel meilleur départ que cette entrée cinq étoiles alliant l’élégante finesse du homard aux goûts agréablement prononcés des produits du potager ! Délicate association du Terre & Mer, liée ici par une émulsion de bourrache et une crème de petit-pois : parfaitement réalisée ! Mention spéciale pour le socle des petits légumes, une bisque de corail crémée et collée à l’agar agar, excellent !

Côté Vins, le choix entre – un Chassagne-Montrachet 1er Cru 2007 de Marc Morey – un grand Blanc de Bourgogne assurément ! Un nez puissant et complexe, typique ; en bouche, une belle rondeur minérale et florale ainsi que des notes beurrées et toastées qui se marient bien au plat.
Mais mon coup de cœur sera pour l’Alsace – un Riesling Schiefferberg 2007 de la Maison Gisselbrecht. Habitué à des Riesling plutôt portés sur le fruit, j’ai été très surpris par sa proximité gustative au Montrachet. Un ressenti semblable de par la minéralité mais aussi son côté gras et racé.  Un grand vin gastronomique s’alliant également à merveille à l’entrée. A noter objectivement que la bonne surprise se situe également sur le prix puisque vous trouverez la bouteille à 6,50 € chez le distributeur

Cylindre de veau herbacé, carotte violette glacée, échalotes confites et mini pâtissons farcis

Cette fois-ci, nous nous retrouvons complètement dans la Terre. « Un plat de terroir » bien représenté par le pâtisson (famille des courges), la carotte violette croquante et surtout, cette magnifique échalote confite (je n’ai pas réussi à savoir où l’on peut en trouver de cette taille…). La viande de veau, tendre à souhait, enrobée d’herbes aromatiques, est tout en harmonie avec ces petits légumes.


Vous vous en serez doutés, l’accord se fera en Rouge ! Un Haut-Médoc, Château Fournas Bernadotte – Pichon Comtesse de 2009 et un Saint-Emilion Grand Cru Classé 2005 du Château Berliquet. Sur le papier, avantage au second, dont la dégustation confirmait bien les attentes : du fruit confit d’une belle finesse, des tannins fondus dans un boisé équilibré au reste. Mais à un tarif (bien) plus attractif (8,50 €), le Haut-Medoc n’a pas à rougir. Malgré une finesse moins importante, on apprécie le fruit et le boisé remontés par des notes épicées. Deux accords tout à fait appréciables.

Consommé de volaille de Bresse aux girolles et févette, mousse d’ail des ours

Quand il n’y en a plus, il y en a encore ?! C’était bien le cas de le dire avec cette troisième préparation, plus légère certes, mais tout de même consistante… A n’en pas douter, le consommé était très bien réalisé, goûteux mais correctement dégraissé ! La tendresse de la célèbre volaille de Bresse fondait en bouche dans le jus, le tout astucieusement relevé par la mousse d’ail.

Accord géographique avec le gustatif ! On nous propose un Ladoix 1er Cru 2009 (Bourgogne pour les novices), Chevalier « Les Corvées ». D’une très belle robe sombre rubis, ce vin de la Côte de Beaune est très harmonieux entre l’acidité et le fruit cuit, ainsi que par ses notes boisées – un ensemble aussi fondant que le plat qu’il accompagne.

Sélection de fromages affinés du marché, mesclun de salade à l’huile de noix

Impossible de tomber dans le stéréotype du vin Rouge accompagnant les fromages, c’est le Chassagne-Montrachet du homard que l’on retrouve ici avec un plaisir non dissimulé. Les fromages de brebis et autres tommes se mariaient à merveille avec (pourtant pas amateur du lait de chèvre, c’était un régal de déguster ce Bourgogne avec une tomme de Brebis…) Seul hic, le camembert, et de manière générale les fromages à pâte molle à croûte fleurie, ont besoin de fruits rouges et d’un peu de tannins ! Vous imaginez que la table ne manquait pas de propositions et il était facile de trouver mon bonheur parmi les trois bouteilles présentées précédemment !


Sur un sablé Breton, crème légère citron, mousse fraises et banane, fraises des bois

Ouf, on arrive au dessert ! Il ne reste pas beaucoup de place, mais tout juste pour apprécier ce dernier plat, pas moins appétissant que les autres, loin de là. Déjà très beau visuellement, il n’en fût pas moins en goût… Une rare légèreté tout en gourmandise pour cette crème de citron associée à une mousse fraise bananes, les quelques framboises et fraises de bois fraîches l’accompagnant, on n’aurait finalement pas dit non à un peu de Rab !


Démarrer et finir sur de tels plats, la pression était grande sur l’accord choisi ! De manière un peu classique mais pas moins appréciée (personnellement), un Barzac Sauternes 2nd Cru Classé 2006 du Château Broustet. Le dessert étant léger et peu prononcé sur le sucre, l’accompagnement par un moelleux pas plutôt plu, d’autant que les notes de pêches et d’exotisme venaient s’allier agréablement avec le dessert.


Pour les réfractaires à ce type de vin, une belle découverte nous a été offerte avec un Moscato d’Asti de la Maison Pelissero ! Un vin blanc italien originaire du Piémont, effervescent avec de (très) fines bulles et titrant à peine plus de 5% d’alcool. Une légèreté logiquement plaisante avec le dessert, et agrémentée d’une douce sensation de miel à la fois fleuri et fruité ! Je vous le conseille vivement…

L’achat de vins n’est pas des plus simples. En règle générale, le consommateur apprécie pouvoir être conseillé sur le choix des bouteilles, les accords… Ce constat est un frein certain aux commandes sur les sites de vente en ligne. En cela, nous avions déjà apprécié la démarche de rencontre avec des producteurs, rappelant le côté humain derrière la grande mécanique. Cette soirée le fut tout autant et permit dans la continuité, de montrer d’une part la richesse de la cave de Cdiscount, de l’autre sa volonté d’accompagner à sa façon le client, ici avec de beaux conseils d’accords Mets & Vins !