Si vous aimez la mode, vous avez certainement entendu parler de l’exposition « Chloé. Attitudes » au Palais de Tokyo. Elle inaugure le cycle d’expositions « Fashion Program » mettant à l’honneur des figures marquantes de la mode.

Je ne connaissais pas bien Chloé, au sens historique du terme, je dois l’avouer.

Pour moi, Chloé c’est avant tout les géniales créatrices Stella McCartney et Phoebe Philo.  Leurs looks modernes et féminins qui nous rendent hystériques, tant ils sont portables et s’amusent subtilement avec les matières et les formes.

Quand on aime la mode, on rêve d’une pièce Chloé.

J’y suis donc allée les yeux fermés, sans lire de critiques avant, trépignant d’impatience à l’idée de toucher avec les yeux ces petites merveilles.

J’en suis sortie ni emballée ni déçue, mais plutôt décontenancée. Il m’a fallu plusieurs jours pour y repenser, réaliser que j’ai été surprise et bousculée dans ma représentation de la marque (même si je reste réservée sur la scénographie qui ne met pas assez en valeur les archives et tenues, mais ce n’est que mon avis), et pouvoir vous écrire quelques lignes à ce sujet.

L’exposition commence par un bref aperçu historique, un peu frustrant dans mon cas, mais on y apprend quelques anecdotes. Par exemple, la fondatrice Gabriella Anoka fut l’une des pionnières des collections de « prêt-à-porter », elle fit d’ailleurs son premier défilé lors d’un petit-déjeuner au Café de Flore (so chic), et les collections ont longtemps suivi l’alphabet.

Une superbe série de photos de mode nous démontre aussi à quel point la femme Chloé fut inspirante pour de nombreux photographes comme Helmut Newton ou Guy Bourdin.

On passe ensuite dans un espace dédié aux silhouettes qui sont exposées dans des cages, ce qui est assez discutable quand on aime bien faire le tour des mannequins, mais passons.

De Karl Lagerfeld à Clare Waight Keller en passant par Phoebe Philo, l’expo aborde les thèmes qui ont marqué l’histoire de Chloé et influencé la mode féminine.

Des robes des 60’s 70’s sont présentées, accompagnées d’archives uniques décrivant le processus de création de Karl Lagerfeld, dont on réalise l’influence énorme sur la marque.  Prenez le temps de regarder les dessins et croquis d’inspiration, même si au premier coup d’œil ça ne paraît pas très clair.

Loin de l’image de « parisienne idéale » que j’avais en tête,  on est interpellé par l’humour qui se dégage des créations. Par exemple la robe « Buée » arborant un pommeau de douche (Karl Lagerfeld), un maillot de bain à l’imprimé ananas (Stella McCartney S/S 2011) ou des blouses psychédéliques. On notera aussi les coiffures hallucinantes réalisées par Angelo Seminara sur les mannequins.


On ne peut alors s’empêcher de réaliser que les créations Chloé sont avant tout intemporelles et résolument modernes.

Certes, j’aurais souhaité en voir plus et en apprendre davantage, mais Chloé reste encore une fois avant-gardiste en refusant de se conformer aux traditionnelles expositions de créateurs.  Proposant ainsi une approche thématique et non chronologique.

Au fond, le pari est réussi pour Judith Clarke, la commissaire qui a mis en scène les 70 pièces d’archives datant de 1960 à 2009.

L’exposition se termine le 18 novembre, n’hésitez pas à aller vous faire votre propre avis, et profitez-en pour vous perdre dans le Palais de Tokyo.

Plus d’infos sur le site du Palais de Tokyo ou sur le site de Chloé.

Entrée : 10€ et 8€ moins de 26 ans (entrée valable pour l’ensemble du musée)

Ouvert de midi à minuit tous les jours sauf le mardi

Crédit photos : Lisa Boissoles