C’est le cœur vaillant et les Converse aux pieds que je me rends à St Cloud pour le dernier jour de Rock en Seine, pas question de traîner ! Les festivaliers sont nombreux à l’entrée du festival, la présence des canadiens d’Arcade Fire n’y est sûrement pas pour rien …

On attaque sévère avec Eels : le groupe de Mark Olivier Everett en aura laissé certains sur leurs faim (« quoi, ils n’ont pas fait Novocaïne for the soul ? »), mais il n’empêche que les barbus ont joué un mélange d’anciens et de nouveaux morceaux en passant par le rock, les ballades folk, et même du twist !

Le concert de Eels passe trop vite. Un tour au bar, et c’est enfin l’heure de retourner à la grande scène pour admirer le groupe du talentueux Zach Condon, Beirut. La bande de joyeux drilles débarque sur scène avec une énergie incroyable et démarre le concert avec « Nantes », ça met la barre très haut ! Zach est très à l’aise sur scène, armé de sa trompette, et nous dit dans un français impeccable (avec un petit accent très chou quand même) qu’il est « très content d’être à Paris ». Zach, vous revenez quand vous voulez !

On passe ensuite à la Scène de l’industrie pour remuer son body au son des anglais de Wave Machines, un groupe idéal pour se remettre des émotions Beirutiennes ! A tous ceux qui aiment Hot Chip, Of Montreal et Flaming Lips, courez les voir, le groupe est actuellement en tournée sur 30 dates.

On reste sous le joug de la couronne britannique – il faut bien le dire, si les anglais nous servent une cuisine abominable, ils ont au moins le mérite de savoir manier la guitare à la perfection – avec le groupe mythique Roxy Music et son chanteur emblématique Brian Ferry. Un concert impeccable pour ces vieux briscards du rock (un 1er album sorti en 1972) : classe british, chansons intemporelles, le groupe n’aura pas déçu ! Et quel plaisir de voir les moins de vingt ans reprendre en cœur « Avalon » …

Last but not least … la plupart des festivaliers entament une transhumance vers la grande scène pour « se placer » pile poil au bon endroit et apprécier comme il se doit Arcade Fire, l’une des plus grosses têtes d’affiche de Rock en Seine. La foule est en délire, certains pleurent d’émotion, et on sent même que les membres du groupe eux-mêmes ne s’attendaient pas à une telle euphorie. Une belle surprise fût celle de voir apparaître deux des membres de Beirut (dont Zach, of course !) pour interpréter avec leurs collègues canadiens « Ocean of noise ». Au bout de 45 minutes de concert, une averse fait rage … Régine Chassagne annonce dépitée qu’il « va peut-être falloir arrêter mais on veut quand même continuer à jouer » ! Quelques secondes plus tard, les techniciens commencent à bâcher les instruments et le matériel, la plupart du public repart vers la sortie, hésitant entre rester sous une pluie glacée et attendre au cas où nos canadiens repartiraient de plus belle … Ce qui ne loupa forcément pas ! C’est par un magnifique « Wake Up » en acoustique qu’Arcade Fire conclura cette édition 2010 de Rock en Seine, qui restera gravée dans les mémoires !