L’Hôtel Edouard 7 a fait récemment peau neuve et bien de s’offrir un peu de plus de modernité. Son restaurant « La Cuisine de l’E7 » en a profité pour revoir sa carte. Et c’est une belle réussite. Une cuisine plutôt traditionnelle qui dévoile beaucoup de générosité et de sincérité tout comme le service en salle. La carte a été imaginée par Rémy Fourmeaux, chef exécutif. Le menu change au fil des saisons et le Chef propose régulièrement un dépaysement en faisant découvrir les cuisines du monde. Nous avons testé les plats proposés à la carte, plutôt traditionnels et réussis.

En entrée j’ai pu découvrir un excellent saumon mariné Gravlax, variation céleri-pomme Granny, aigres doux de légumes. Ce dernier est amené en salle sur un chariot. Le serveur le découpe sous vos yeux. Ce service n’est pas anecdotique. Il permet de constater l’utilisation d’un filet de saumon de grande qualité : le coeur de saumon. Il s’agit d’un Saumon Suédois Label Roue dont la chaire est devenue translucide avec la marinade. D’un moelleux et d’un fondant incroyable, il est bien assaisonné. Il arrive souvent que ce type de préparation soit trop salée. Ce n’est pas le cas. La variation de céleri-pomme Granny se présente comme un tartare de légumes, doux et frais. Il n’est pas trop assaisonné pour ne pas masquer les saveurs du saumon. C’est bien pensé. Vous pourrez aussi déguster, pour les plus gourmands, un Foie Gras aux coings, gras tranché et grillé, marmelade oranges-coings, coings rôtis au thym.

Pour le plat, j’ai eu la chance d’avoir à nouveau choisi un plat qui nécessitait une présentation en salle.  Le Turbot sauvage en cocotte lutée,“Choux frisés” cèpes et foie gras – sauce genevoise est un de mes coups de coeur. Le chariot arrive avec une assiette supportant un choux farci et une cocotte fermée hermétiquement avec une pâte feuilletée. Le serveur coupe sous mes yeux cette pâte et l’a met de côté pour qu’on puisse également la déguster par la suite. La cocotte s’ouvre et laisse échapper les odeurs de la sauce genevoise. Il sort ainsi délicatement les morceaux de turbot, de lards et les petits oignons. Il arrose le tout de sauce et pose l’assiette devant moi. Je découpe le choux en deux qui laissent apparaitre un morceau de foie gras et des champignons. Ses feuilles sont encore croquantes et apportent des saveurs végétales au plat. Le turbot est fondant et l’accord terre-mer fonctionne à merveille. Le choix du poisson rend plus digeste ce type de plat habituellement assez lourd. La sauce genevoise est parfaite, légèrement corsée comme j’aime. Un plat réconfortant, gourmand et généreux où l’on prend beaucoup de plaisir à la dégustation. Autre plat proposé à la carte, des Saint-Jacques de plongée de Saint-Brieuc par Vincent Doucet, Presque cuites – cannelloni de céleri à la truffe noire crème de choux rouge: superbement dressées.

 

Le dessert m’offre à nouveau un jolie spectacle au moment du service. Je n’ai pas résisté à découvrir l’Ananas Victoria flambé au Rhum de la Barbade, Sablé Diamant – crème légère à la vanille – tuile craquante. Si je devais cette fois-ci commencer par une critique, c’est le regret de voir l’Ananas découpé en petits dés. J’aurais préféré un morceau entier pour pouvoir avoir le plaisir de le découper au couteau et profiter de la texture du fruit. Cependant c’est toujours un plaisir de voir ces morceaux d’ananas Victoria dans le caramel qui s’apprêtent à être flambés au rhum.

Le tout est déposé sur une tuile craquante. La crème, le sablé, la tuile et l’ananas offrent un jeux de textures riches en saveur. Entre la douceur, l’acidité et le sucré. Un dessert qui n’a pas la prétention d’être sophistiqué mais qui peut se targuer d’être très gourmand. Ca me suffit amplement car c’est parfaitement réalisé.

Vous pensez que ce dessert est déjà très généreux ? Alors vous n’avez pas encore vu la gigantesque Profiterole au craquelin, glaces artisanales au caramel au beurre salé – chocolat fondu. Je laisse la photo parler d’elle-même.

C’est un très bon moment que l’on passe dans ce restaurant aussi bien dans l’assiette que dans le service. Les portions sont généreuses, le service attentionné et sympathique. La Cuisine de l’E7 est bien un bon restaurant d’hôtel.

Restaurant « La Cuisine de l’E7 » de l’Hôtel Edouard 7
39 avenue de l’Opéra
75002 Paris
01 42 61 56 90