Ce monsieur, qui est déjà connu pour ses deux bistrots haut de gamme : AG Les Halles et AG St Germain (fermé depuis peu), nous a ouvert les portes de son adresse gastronomique, située 19 rue Lauriston à deux pas de l’arc de Triomphe, et nommée très simplement après lui : Alan Geaam. On (avec Borey) a passé un moment riche en saveurs et en découvertes, avec cette cuisine française aux influences libanaises.

Le service est impeccable, avec des serveurs pas en nombre mais présent en qualité : sympathie, connaissance parfaite de la carte et réactivité. On a senti une envie de bien recevoir et d’offrir aux clients un moment de plaisir.

Le lieu, malgré son standing, appelle à la rencontre et à l’ouverture. A l’image de cette banquette ondulée qui se prolonge sur la moitié de la salle et permet à la fois un découpage du restaurant mais laisse la possibilité de s’ouvrir sur les autres. Le reste de la décoration est lui moderne, épuré et sans grande couleur, mais très réussi.

On a eu la chance de déguster un menu découverte (60€), avec pour nous deux entrées, un plat et deux desserts. Si vous souhaitez l’accord mets-vin, il vous faudra ajouter 40€ pour 4 verres.

On commence avec le Taboulé revisité, thon mi-cuit, menthe, … en intitulé un plat qui a définitivement des influences libanaises. En bouche on y retrouve cette explosion de fraîcheur qui en été fait un bien fou. Le thon est parfaitement cuit et laisse les autres ingrédients s’exprimer. Un bel équilibre et une bonne mise en bouche.

Un beurre au Zaatar, le thym libanais, nous est servi avec un pain aux céréales, un délice! On pourrait presque s’en faire un repas.

La révélation se situe autour du Foie gras, pêche, verveine, … Un foie gras mi-cuit, une pêche pochée et infusée à la verveine pour un jeu de textures et d’arômes qui est aussi surprenant qu’agréable. Définitivement un coup de coeur pour ma part. Il y a une vraie recherche autour de ce plat et une intention de provoquer les sens.

Nous passons au plat avec le Mignon de veau, tian de légumes, jus réduit, … l’assiette est à l’intitulé et au visuel simpliste. C’est d’ailleurs ce qui ressort en bouche. Le plat est simple mais chaque élément est parfaitement réalisé. La viande est de très bonne qualité. La tendreté du veau et sa cuisson sont incroyables, et le jus corsé ainsi que la purée de carotte viennent sublimer ce mignon. Le tian de légumes vient apporter de la couleur et de la fraîcheur, celui-ici est disposé sur une fine pâte feuilletée maison qui est très gourmande.

L’heure du dessert sonne, et nous commencons avec un baba sans alcool, parfumé à la fleur d’oranger, abricot et mélisse. A l’intitulé on peut parler de prise de risque, car souvent la fleur d’oranger divise et il faut bien la doser. Pour notre part, on aime beaucoup! Le baba est justement dosé et pas trop imbibé. Il est accompagné de deux sorbets.

Le deuxième dessert est un dessert chocolaté: Figue noire, chocolat Alpaco, jallab, … Un dessert très graphique, avec une belle impression de relief. En bouche c’est un peu complexe à appréhender du fait du nombre d’arômes qui se mélangent. On retrouve un chocolat d’Equateur aux arômes floraux, une figue en deux façons: crue et rôtie et une feuille dorée à la groseille qui explose en bouche. Si chaque élément pris séparément est très bon, on a ici moins compris l’intention du chef sur le plat.

On a eu la chance de terminer ce repas par une belle discussion avec Mr Geaam qui a pris le temps de discuter avec chacune des tables. Un vrai plaisir d’échanger sur sa cuisine, son histoire faite de voyages et de passion, et nos ressentis sur les plats. En conclusion, des plats recherchés, une ambiance très sympathique et des prix bien placés, on recommande!

Restaurant Alan Geaam
19 rue Lauriston
75016 PARIS