La fashion week de janvier dernier nous a offert de très beaux moments de mode en terme de haute couture : le maître absolu Tisci chez Givenchy et son esprit médiéval inspiré de la chasse, Chanel et son come-back fulgurant dans l’univers visuel des quarantenaires des nineties (je me comprends, regardez un peu les magazines du type Vogue ou Elle des années 90), les Barbarella de Versace et enfin les constructions géométriques de Stéphane Rolland. Pour ma part, j’ai pu assister à plusieurs shows, notamment celui de Didit Hediprasetyo qui se déroulait dans les salons du Crillon.

Des salons luxueux et surtout bondés, où chacun essayait de glaner un indice ça et là du show à venir. Finalement des musiciens habillés tout de blanc sont venus se placer dans chacun des salons, et ont entamé un jeu de cithares. Bon, le thème sera exotique.

Dès les premières silhouettes, le décor était planté dans l’Inde coloniale, aux couleurs pastels de beige clair, camel, marron cigare, et turbans raffinés. Les chaussures sont reconnaissables dès le premier coup d’oeil : des Louboutin, dont la semelle rouge est la seule touche de couleur qui dénote vraiment de l’ensemble de la collection.

On oscille entre des matières fluides, pour les shorts, bermudas et jupes tailleurs, tandis que les hauts sont constitués de motifs de tissus travaillés serrés, moulants. On est plutôt dans des vêtements près du corps, à la fois sexy et classiques, sauf pour certaines robes boules. Si les tissus sont globalement unis, dans des tons pastels, un motif revient souvent : les éléphants brodés sur fond ivoire (on voit le motif en détail dans la galerie de photos).

Du côté des hommes, esprit cavalier et toujours colonial : regardez le détail des bottes et la fluidité des pantalons. On imagine ces hommes en entrepreneurs, hommes d’affaires, amateurs de golfs et de passe-temps chics et sportifs.

Les bottes sont vraiment superbes, dommage qu’elles n’aient été conçues que pour les hommes: dessin parfait, cuir sublime.

La collection, si elle paraît simple au premier regard, est une merveille de détails de coupe, de tissus, de tombés justes qui tranchent avec une haute couture d’habitude portée sur la démesure et la grandiloquence des tenues. Ce sont plutôt des vêtements de tous les jours, chics et raffinés.

Et ce qui m’a fait définitivement adhérer à cette collection se trouve dans le sac-cadeau remis à tous les invités à la fin du défilé. On pouvait y trouver un livre de coloriage, à la couverture toute douce, et rempli des images qui ont inspiré le créateur pour la collection. Y étaient joints 6 petits crayons de couleur enrubandés, dans les couleurs des tissus du show.

Cela a achevé de me conquérir, si seulement tous les créateurs pouvaient être aussi ludiques pour nous faire entrer dans leur univers, ce serait un bonheur.

Au final, un des meilleurs shows à mon sens, sans tape-à-l’oeil inutile, et d’une très grande justesse.